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Béziers

mardi 17 mars 2009

Béziers, le club le plus titré du Languedoc Roussillon fut pourtant le dernier à voir le jour en 1911, à l’initiative de Louis Viennet. Ce dernier fusionne les deux clubs sportifs existant : le Sporting Club Biterrois et le Midi Athletic Club pour donner naissance à l’ASBH (Association Sportive Biterroise). Ben qu’omnisport, l’activité phare du club devient vite le rugby avec la section ASB dont Louis Viennet est président. Grâce à lui, le club se voit doté d’un terrain au bord de l’Orb : Sauclières. Le siège du club est installé au Café de France sur les allées Paul Riquet.

La saison 1912-1913 est modeste, mais, dès 1914, l’ASB prend son envol et devient un des grands clubs du Comité du Languedoc. Le club n’est pas épargné par la Grande Guerre, pourtant, en 1919 sous la présidence de Henri Bru, il fusionne avec le Midi Sportif et la Jeunesse Sportive Biterroise. Le jeu à XV connaît dès lors une nouvelle impulsion, que viennent entretenir deux éléments nouveaux : - le retour au pays du riche propriétaire Jules Cadenat : international de 1910 à 1913 au SCUF - l’arrivée en garnison du second Régiment de chars d’assaut qui fut un véritable réservoir de joueurs pour le club biterrois. A partir des années 1920, Sauclières devient une place rugbystique d’exception et plusieurs demi finales y sont disputées ainsi que la finale du championnat de France en 1921.

Durant l’entre deux guerres, l’ASB dispute deux finales, en 1924 et 1929 et devient une référence en matière de formation puisque ses juniors s’imposent en 1936 en coupe Frantz Reichel face à Cognac 14 à 3. A nouveau en finale de la coupe Frantz Reichel en 1949 et 1951, les juniors s’inclineront cependant devant Dax et Montferrand. L’ASB ne remportera pas de titre majeur durant toute cette période, à ce moment, le jeu à XIII progresse ce qui implique que durant une année entière, il n’y a plus de rugby à Béziers. La ténacité de Louis Viennet et de Jules Cadenat aura raison du jeu à XIII et Béziers réintègre alors son giron de quinziste.

L’ASB se caractérise par un état d’esprit indépendant, rebelle à la centralisation fédérale mais aussi pragmatique face à Etienne Guilhem qu’elle sut arracher à l’Association des Cheminots de Béziers. Les années 1970 à 1984 seront pour le club des années de gloire.

Les années 50 : les pionniers de Sauclières
 Félix Lacrampe qui appartenait au club de Lourdes victorieux en championnat de France en 1950 face à Béziers, signe à l’ASB qui lui permet d’obtenir rapidement une licence en bonne et due forme. En cette période amère d’après-guerre, les clubs ne peuvent rémunérer leurs joueurs ; Félix Lacrampe souhaite donc obtenir la gérance d’une importante station service, cela ne se fera pas et il obtiendra un emploi au café de la Comédie situé sur les allées Paul Riquet. Le public biterrois devient de plus en plus présent, le rugby suscite un enthousiasme très vif et porte un espoir collectif, satisfaisant l’esprit de cette période d’après-guerre. Sauclières devient LE lieu de passage de la ville, et les adversaires craignent de plus en plus cet endroit chargé de susceptibilités locales exacerbées. Les gradins couverts et la prestigieuse enceinte furent construit bénévolement par Alex Méric aidé de trois de ses amis employés dans le bâtiment. L’endroit résonne encore des éclats de voix de Méric, face au Président Jules Cadenat , qu’il invite vertement à emmener sa troupe s’entraîner ailleurs pour préserver sa pelouse en vue du match du dimanche... Félix Lacrampe prend la direction du bistrot de la Comédie, le siège de l’ASB y est installé et l’endroit devient le coeur du rugby biterrois. Avec l’arrivée de Pierre Danos et de Raymond Barthes au milieu des années 1950, le jeu à la Biterroise devient une référence.

Les années 60 : l’avènement d’une méthode
 Raymond Barthes entraîneur devient le bâtisseur d’un style de jeu avant-gardiste basé sur l’efficacité du jeu d’avants. En 1961, l’ASB remporte le championnat de France face à l’équipe de Dax sur le stade lyonnais. Le trophée est la récompense de plusieurs années de travail sur les nouvelles combinaisons de la méthode Barthes. Ce style de jeu se base sur la maîtrise du ballon et des situations, c’est ainsi que les biterrois furent les inventeurs du "demi-tour contact" ancêtre de la pénétration-protection-progression d’aujourd’hui. Raymond Barthes se documente sans cesse, il décortique la conception tactique des All-Blacks, examine les progrès réalisés par l’Afrique du Sud. Le rythme et le contenu des entraînements se modifient, évoluent vers un programme de préparation individualisée. C’est au milieu des années 1960 que Raymond Barthès quitte l’ASB, laissant derrière lui une mine d’or à ciel ouvert et rejoint Narbonne. Le club biterrois est désormais le dépositaire exclusif d’un jeu d’avants, une légende est en marche.

Les années 70 : le bonheur en continu
 En 1968, Raoul Barrière devient entraîneur de l’équipe que l’on nomme alors "Le grand Béziers".Sans relâche, il prépare ses jeunes joueurs aux dents longues. Enfin, en 1971 c’est le début de la période Bonheur avec la victoire de l’ASB en championnat de France face à Toulon sur le stade de Bordeaux. C’est ensuite une formidable cavalcade sur les sentiers de la gloire puisque le club remporte cinq autre titres en 1972,1974, 1975, 1977 et 1978. Comme un rite, le bouclier de Brennus descend les allées Paul Riquet à chaque sacre au Parc des Princes.

Le secret de la réussite ? un entraînement sans relâche, une remise en question à chaque nouvelle rencontre ; Raoul Barrière émoustille ses troupes par toutes les manières possibles ne craignant pas de recourir à des sciences sublimatoires pour forcer les cuirasses et pousser à la victoire. Les critiques vont bon train, le pouvoir fédéral comme la presse parisienne se déchaînent, prônant un rugby moins "géométrique", mais la ténacité du club fait face et plus encore se fortifie devant ces attaques. Cest en 1978 que Raoul Barrière quitte l’ASB.

Les années 80 : la transition douce
 Et la victoire est toujours au rendez-vous : 1980, 1981, 1983... cependant, en 1984, lorsqu’il brandit pour la onzième fois le bouclier de Brennus, l’ASB n’imagine pas un seul instant que la gloire va quitter son chemin. Le "Grand Béziers", dix fois champion de France en treize ans règne alors en maître absolu sur le rugby français. Vaquerin, Palmié, Martin, ceux que l’on nomme les Mammouths de l’équipe partent en retraite, les dirigeants comme leur entourage pensent que la relève est prête, grossière erreur car malgré une transition en douceur entre la fin des années 1970 et les années 1980, le club aveuglé par l’éclat de ses multiples succès n’a su assurer son futur immédiat. Pendant cette période, les présidents comme les entraîneurs se succèdent à un rythme trop soutenu... le rugby français connaît une mutation profonde vers un jeu plus évolué et plus structuré. Le passage au professionnalisme serait le remède mais pour l’heure, le sujet est tabou. La crise économique pèse sur le club qui ne peut plus compter sur son palmarès prestigieux pour enrôler de nouveaux "mercenaires". A Perpignan, lors d’un match opposant l’ASB au Stade Toulousain, Olivier Saïsset confie qu’il avait eu le sentiment d’assister à une passation de pouvoir.

Les années 90 : la traversée du désert
 Avec l’arrivée de Richard Astre aux commandes, c’est le passage obligé vers un rugby professionnel. Capitaine de l’équipe en 1978, il quitta le club en pleine gloire suite à un désaccord qui fit date dans les annales. En 1994, l’ASB appelle Richard Astre à la rescousse. Il accepte le défi comme un challenge personnel. Tout est à reconstruire, le moral de l’équipe est en berne, les repères sont disloqués, il faut entamer un véritable apprentissage et fixer des objectifs clairs. Peu à peu, grâce à la disponibilité de quelques vieux grognards comme Galart, Villaplana, Garcia et Saint Martin, et à certains joueurs à forte marge de progression, le club biterrois parvient à gravir les échelons de sa propre renaissance. La saison 1996-97 est celle de la stabilisation. L’ASB prend la voie du professionnalisme. Avec Richard Castel, le nouveau capitaine aux commandes, l’ASB élimine le stade Toulousain de la coupe de France. L’équipe est prête pour la compétition de haut niveau, le club repart dans le bon sens.

PALMARES

Champion de France : 1961 - 1971 - 1972 - 1974 - 1975 - 1977 - 1978 - 1980 - 1981 - 1983 - 1984

Champion de France Elite 2 : 2000

Challenge Yves Du Manoir :1964 - 1972 - 1975 - 1977

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