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Citation de Daniel Herrero

dimanche 1er février 2009

Biarritz a toujours souffert de la réputation d’excellence et du panache dont jouit fiérement sa voisine, Bayonne. Elle nourrit ce complexe étrange et douloureux de la belle qui doit lutter dans le labeur et l’humilité pour conquérir sa parcelle de reconnaissance. Quand on parle de Bayonne à une table de rugbymen, les yeux s’éclairent, les épaules s’assouplissent, l’atmosphère se détend. On s’assure alors un brin de fraîcheur dans une conversation qui tourne surtout autour d’emplâtres sans pitié et de caramels à l’ancienne. Bayonne est métisse et populaire. Ses vieux quartiers du centre, près de la cathédrale, recèlent ce que l’âme basque a de plus vindicatif. Et Saint Léon ! Ce stade est un temple d’excellence et de courtoisie. Quand je partais en déplacement à Bayonne, je savais que l’adversaire serait brillant, joueur, inventif. Et j’étais sûr de la noblesse des sentiments, de la sincérité de l’engagement. Pas de tricheurs, pas de requins des stades... Et c’est si rare, pour ne pas dire unique, dans le rugby de France ! Venir à Bayonne, c’était prendre un seul risque : celui de l’humiliation au jeu. Et ces bougres de Basques le savaient bien ! Ils nourrissaient une légère suffisance, née de l’intime conviction de leur panache et de l’assurance du spectacle. « A l’Aviron Bayonnais, on ne recrute pas, monsieur, les joueurs viennent d’eux-mêmes !… »

Extrait de "L’Esprit du jeu"

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